Certains directions peinent à recruter car les métiers sont moins attirants que d’autres. Les directions financières ont par exemple besoin de Credit Managers ou de professionnels à l’aise avec les nouveautés de l’intelligence artificielle. Lorsqu’une entreprise a trouvé « sa perle rare », elle aimerait la fidéliser. Car elle sait bien que la multiplication des recrutements, des onboardings et formations associées plus ou moins avortés coûtent du temps et de l’énergie. Mais ce n’est pas tout… La fidélisation des talents est l’une des grandes tendances 2024, nous vous expliquons pourquoi.

Une pénurie de main d’œuvre
Dans son rapport Tendances et Priorités des Départements Achats en 2023, le CNA (association de référence pour les métiers des Achats et des Ressources externes) estimait que la moitié des directions achats et finance faisait face à une pénurie de main d’œuvre. Pourquoi ? 3 raisons avancées :
- des métiers généralement qui manquent d’attractivité (exécution des tâches rébarbatives récurrentes et à faible valeur ajoutée le plus souvent dans l’ombre) ;
- un décalage entre le type de poste et les aspirations des nouvelles générations, adeptes des nouvelles technologies ;
- la nécessité pour les entreprises de recruter de nouveaux profils sachant gérer plus que jamais une multitude de données à l’ère du « big data ».
Les métiers des directions financières sont souvent mal connus et souffrent d’une image un peu « vieillotte » qui les rendent moins attractifs. Mais à y regarder de plus près, ils ont beaucoup évolué ces dernières années et un décalage entre perceptions et réalité semble se dessiner.
En effet, certaines tâches peuvent être répétitives et chronophages mais c’est sans compter avec les nouvelles technologies. Les entreprises qui ont décidé d’automatiser leur poste fournisseur, par exemple avec des solutions comme Quadient Comptes Fournisseurs, sont beaucoup moins confrontées à cette multitude de tâches rébarbatives. Les comptables n’ont plus à saisir les factures entrantes dans leurs différentes interfaces ni à faire le rapprochement manuel avec le bon de commande et/ou le bon de livraison. Dans le même ordre d’idées avec la mise en conformité à la future législation du e-invoicing, de nombreux projets informatiques vont devoir être menés pour dématérialiser les factures clients et fournisseurs. Selon l’étude OpinionWay pour Quadient, seulement 2% des entreprises sont en conformité avec la future réglementation, les entreprises vont donc nécessairement devoir travailler le sujet…
3ème cause de pénurie des profils : la difficulté à recruter des ressources qualifiées dans les nouvelles technologies. Pourquoi ? Premièrement, ces nouvelles technologies sont en perpétuelle évolution, les applications concrètes de l’IA n’ont pas toutes été identifiées comme on a pu le voir dans cet article de blog. Elles restent l’un des défis majeurs de 2024. De plus, l’identification des bons profils peut être plus compliqué sur des sujets par essence moins maîtrisés. Cette tendance du « big data » transforme en profondeur le métier de DAF, le faisant devenir le « business partner » des Codir. Dans le contexte de « permacrise » dans lequel nous vivons, la prédiction des rentrées de cash est vitale. Des logiciels d’optimisation du recouvrement peuvent soutenir les professionnels de la finance, à condition de les utiliser de manière optimale. Les professionnels sachant manier le big data et analyser ces données peuvent vite devenir indispensables… raréfiant un peu plus ces talents.
Toujours est-il qu’une fois les profils recrutés, les entreprises ont intérêt à les fidéliser. Très demandés et souvent avec une lourde charge mentale, la fidélisation de ces talents constitue un défi majeur.
Les intérêts de la fidélisation
Une stratégie axée sur la gestion des talents impacte les résultats financiers des entreprises. Bien plus qu’on ne le pense ! Comment ? La qualité de la main-d'œuvre, sa motivation et ses compétences constituent des leviers de performance à l’origine de l’augmentation du chiffre d'affaires et de la rentabilité.
Fidéliser les talents dans un service entraîne :
- la diminution du coût de recrutement et d’intégration
- une meilleure continuité de service
A ce sujet et selon une étude réalisée par le Center for American Progress relayée sur LinkedIn, le coût de remplacement d'un collaborateur peut monter jusqu'à 213% de son salaire annuel dans le cadre de postes hautement qualifiés. Au vu de ce chiffre, une politique de fidélisation des talents bien menée a de sérieuses incidences sur la performance financière des entreprises. Non négligeable dans le contexte actuel !
Les bonnes pratiques
C’est toujours la même chanson : comment retenir les collaborateurs que les entreprises souhaitent retenir ? Bien sûr, on peut partir sur des avantages salariaux mais nous allons traiter ici des aspects qualitatifs.
Le télétravail (même si les entreprises reviennent un peu en arrière en France) en est une. Veiller à trouver un juste équilibre avec le présentiel n’est pas toujours simple mais il est important pour favoriser l’engagement des équipes et garantir le maintien du corps social et collectif.
Plusieurs autres facteurs humains peuvent fidéliser les collaborateurs : espaces conviviaux, événements d’équipe mais aussi une attention toute particulière portée sur le onboarding. Comme bien souvent, les premières impressions peuvent faire la différence.
De plus, des missions variées, des propositions de formation pour développer les compétences, les valeurs de l’entreprise, donnent du sens au travail. Et on connaît aujourd’hui l’importance de donner du sens à son travail. Selon une étude de juillet 2023 de McKinsey dénommée L’humain, capital au cœur de la performance durable de l’entreprise, les entreprises en double focale (performance et développement des collaborateurs), peuvent voir leur bénéfice ou leur CA multiplié par 4,2. Ce chiffre fait vraiment réfléchir…
Une fois trouvés, la fidélisation des talents est l’un des enjeux majeurs des entreprises en 2024. Ces enjeux sont d’autant plus élevés que les chantiers et les défis de ces directions sont cruciaux (e-invoicing, application de la CSRD, optimisation du cash…). Même si à première vue, cette fidélisation aurait pu apparaître peu impactante financièrement, c’est tout le contraire qui se joue en réalité !
